La paix ou la mort
Dans les coulisses du drame israélo-palestinien
Texte de couverture
Avocate, auteur et metteur en scène suisse vivant à Berlin, Dominique a écrit et monté plus de dix pièces en Allemagne. Sa pièce sur le conflit israélo-palestinien, créée à Genève en 2007, État de piège, est inspirée de son travail de recherche au Proche-Orient, dont La paix ou la mort développe les principaux résultats.
En 1997, Dominique Caillat a fait tourner en Israël une pièce sur le camp de concentration de Theresienstadt, jouée par des enfants et adolescents allemands. Fascinée par ce pays, elle y est revenue régulièrement par la suite afin notamment de rassembler les éléments d’une nouvelle oeuvre théâtrale, Etat de piège, dont le présent ouvrage décrit à diverses reprises le »making of…«. Mais ce livre est d’abord une présentation pénétrante des multiples ressorts d'une situation toujours plus effrayante. En 43 chapitres brefs et incisifs, Dominique Caillat fait revivre les entretiens marquants qu’elle a menés avec des Israéliens et Palestiniens des deux côtés de la Ligne Verte. Intellectuels, militaires, activistes ou simples citoyens livrent ainsi sous sa plume leur vision, quand il en reste encore une, d’un conflit dont l’issue ne peut être que la paix ou la mort. Sur des aspects tels la mémoire, le mur de séparation, l’exode, les mouvements pacifistes, les colons ou la fracture interpalestinienne, Dominique Caillat livre des éclairages inédits, en prenant parti mais dans le respect sincère de deux peuples qu’elle affectionne avec la même intensité.
Extrait
« Tu m’emmènes, Youssef, Palestinien modéré à l’élégance nerveuse, au centre des services sociaux de Jénine, l’équivalent de la mairie du camp. Nous pénétrons dans une vaste salle pleine de gens assis, debout, ou marchant de long en large. Ils n’ont l’air de rien faire de particulier. Au plafond, des ventilateurs à hélice couleur crème émettent un vrombissement sourd. On nous regarde avec curiosité et de grands sourires. Salam aleikum !, me crie-t-on régulièrement de loin et je réponds docilement : aleikum salam ! Inch' Allah, ajoutent alors certains. Ils échangent avec toi quelques mots puis reprennent leur va-et-vient fébrile. Personne ne tient en place. Les téléphones et les portables sonnent. On nous propose sans cesse du thé. Tu réponds que celui-ci est déjà commandé.
Soudain, le ronflement s'amplifie, tout le monde regarde au plafond. Les voix s'élèvent, on montre les ventilateurs du doigt. Je m'inquiète en silence sans comprendre. Y a-t-il un problème électrique ? La tension s’accroît. Les sonneries de portables se multiplient. Tu t’éloignes pour parler à quelqu’un. La porte claque. Les regards s'élèvent, les voix s'échauffent. Tu reviens, très excité : tu entends, Dominique ? Ce sont les Apaches !... »
« La paix ou la mort
– Dans les coulisses du drame israélo-palestinien »
Parution :
Novembre 2007
Éditeur :
Édition Labor et Fides
Genève 2007
Collection « Terres promises »
ISBN 978-2-8309-1245-6
256 pages
« Remarquablement écrit… plume extrêmement acérée, sans aucune complaisance, toujours au plus proche de sa conscience. Je ne peux que recommander la lecture de cet ouvrage. »
Jean-Marie Félix sur Espace 2 (« Dare-Dare »)
« La construction même du livre réussit à nous faire pénétrer au cœur du drame car, à la suite de l’auteur – qui a des amis aussi bien Israéliens que Palestiniens – nous rencontrons, alternativement, les uns et les autres […] Et l’émotion surgit !... Beau choix de la construction littéraire à laquelle l’objectivité absolue de l’auteur, qui sait tout à la fois garder une distance pour expliquer la situation, s’ajoute un regard bienveillant sur la souffrance des habitants de ce (ces) pays déchirés. Belle écriture qui va à l’essentiel mais en évitant d’être sèche. Les rares dialogues sont justes et le choix du récit narratif permet au lecteur de mettre ses pas dans celui de l’auteur. Ce livre mériterait de rencontrer un large public. Son titre sous forme de constat est une réelle mise en garde. »
Monique Bermond, ancienne journaliste et critique littéraire.
Pour lire la critique complète, cliquez ici. >>
« De la philosophe Hannah Arendt, Caillat a retenu que raconter c’est d’emblée mettre en forme, sélectionner. Elle fait un travail qui, à sa manière journalistique, va dans le même sens que celui des Nouveaux historiens israéliens : c’est un travail de démythification et de réancrage des outils de la pensée dans un monde où l’autre, l’interlocuteur avec qui l’espace est en partage, est bien en vue et non l’objet d’une dénégation répulsive / compulsive. De Flaubert, elle a aussi su préserver un mode d’observation, une tonalité encore bien rare aujourd’hui. Ou la mise en œuvre d’une vigilance qui est aussi une leçon d’écriture journalistique, comme une constante attention à contrôler, à cadrer précisément son propre point de vue, pour représenter l’autre et l’ailleurs. »
Bertrand Tappolet dans Gauchehebdo, « Une Terre, du sang, des larmes »
« Les chapitres sont brefs, clairs, et les phrases courtes, bien rythmées (alternance efficace d’entretiens paraphrasés et d’analyses historiques très précises) se gravent profondément dans la mémoire du lecteur… La Paix ou la mort de Dominique Caillat est un livre nécessaire et éclairant. »
Scènes Magazine
« EXCELLENT ! Enfin une femme qui décrit (et de plus admirablement bien) les contradictions du conflit mais surtout des populations impliquées, sans porter de jugement. Il me semble avoir vécu toutes les scènes que vous décrivez et d’avoir entendu tous ces types de discours. […] J’ai trouvé dans votre livre ce que j’aurais voulu écrire. Je vous en remercie ! Je pense le conseiller fortement à ceux de mes étudiants qui lisent le français ! »
Dr. Annick Tonti, professeur à l’Université de la Suisse italienne et ancien chef de la Représentation Suisse auprès de l’Autorité Palestinienne).
« J’ai dévoré ce livre et lui ai trouvé deux ressemblances : 1) avec feu l’éditorialiste de la Tribune de Genève J.-J. Chouet […] qui avait l’art de débrouiller n’importe quel phénomène complexe et rebutant pour le rendre accessible au commun des mortels ; 2) avec le livre de Jasmina Khadra, rendant, lui aussi, exactement comme [Dominique Caillat] tellement irréversible et irrévocable le climat lourd et sans issue de cette partie du monde. »
Marie-Thérèse Pierrehumbert, lectrice (Genève)
« Je viens de finir La Paix ou la mort et je dois dire que j'ai trouvé le livre exceptionnel. Je suis passionné de politique mais, comme beaucoup de français, je ne comprends que peu de choses au conflit israélo-palestinien. Votre livre m'a apporté de réelles notions sur les tenants et les aboutissants de cette tragédie humaine... L'humanité des personnes interviewées est magnifiquement rendue, et la vôtre parvient à faire le lien et à créer une harmonie. J'ai particulièrement apprécié d'être confronté à vos propres doutes, que vous parvenez à faire partager au lecteur afin que celui-ci entreprenne le voyage "initiatique" à vos côtés, un voyage qui ne devrait pas se terminer. Vous ne tombez pas dans le piège de l'objectivité insensible (revendiquée par le journal de vingt heures) ni de la subjectivité sentimentaliste. Le plus beau cadeau que vous faite au lecteur est de lui faire aimer cette terre disputée et les peuples qui y sont installés. »
Jeremy Mahut, doctorant en littérature comparée aux Universités de Reims et de Caen
« Je viens vous dire combien j'ai apprécié votre livre La Paix ou la mort. Depuis le O Jérusalem de Lapierre et Collins, je n'ai rien lu d'aussi clair et en même temps de si différencié que votre livre. »
Marie-Anne Marguerat (Neuchâtel)
Il existe en Israël et dans les territoires palestiniens d'innombrables organisations humanitaires ou militant d'une façon ou d'une autre contre l'occupation.
J'aimerais en citer quelques unes, toutes remarquables, qui m'ont particulièrement aidée lors de mes recherches :
Machsom Watch est une organisation entièrement féminine dont les membres observent la conduite des soldats aux checkpoints.
Breaking the Silence est une organisation qui recueille les témoignages d'anciens soldats ayant servi dans les territoires occupés.
Combatants for Peace est une organisation au regroupe des Israéliens et des Palestiniens qui se consacrent à la lutte non-violente contre l'occupation.
Jenin Cultural Centre est un centre situé à Jénine, dirigé par Yousef Awad, consacré aux activités culturelles et éducatives visant principalement les femmes et les enfants. Je recommande chaleureusement cette institution.
Gaza Community Mental Health Programme est une organisation de médecins et psychologues fondée par le Dr. Eyad El Sarraj à Gaza, spécialisée dans les problèmes mentaux liés à la violence. Elle vise principalement les femmes, les enfants et les victimes de la violence.