La Confession de Darwin
Propos du metteur-en-scène François Rochaix
Je vois dans les métiers du théâtre un immense privilège, celui de redevenir sans cesse étudiant et d’embrasser aussi d’innombrables domaines de recherches diverses. Faire du théâtre permet de cultiver une sorte d’humanisme, qui ne va plus de soi aujourd’hui ! Je dois avouer que je ne savais pas grand-chose de Darwin quand j’ai été invité par l’Académie des sciences naturelles à participer activement au 200e anniversaire du grand naturaliste. Deux ans plus tard, j’en sais beaucoup plus, mais surtout j’ai pu vivre et partager avec d’autres le choc d’une rencontre à la fois virulente, fascinante et vertigineuse. Virulente parce que, pour quelqu’un de culture judéo-chrétienne, elle change fondamentalement les choses ! Fascinante, parce qu’il s’agit d’une découverte et d’une théorie scientifiques, qui se vérifient aujourd’hui encore, qui sont encore d’actualité et même au centre de fortes polémiques – ce qui est rare près de 150 ans plus tard ! Vertigineuse parce qu’elle nous met au pied du mur en tant qu’êtres humains et nous pose fraîchement des questions essentielles : D’où venons-nous ? Comment la vie a-t-elle commencé ? D’où nous vient notre sens inné de la transcendance et « quoi » en faire ? Notre évolution va-t-elle se poursuivre et comment ? Avoir la chance de fréquenter Charles Darwin pendant de nombreux mois nous inocule l’exemple d’un étonnement constant pour ce qui se passe autour de nous, dans la nature, dans nos comportements humains, à la lecture de nouvelles découvertes. En effet, la technologie moderne permet d’identifier de mieux en mieux les vestiges du passé. Les limites de nos connaissances sont repoussées chaque jour plus loin. Il nous reste à espérer que cette fantastique expérience entre gens de théâtre et gens de la science transpirera dans les spectacles que nous présentons. Qu’elle fera participer vivement le public à notre aventure parfois drôle, parfois émouvante, souvent instructive, toujours étrange. Qu’il partage notre étonnement devant des faits qui semblent aller de soi, et qui, dès que nous les questionnons, font frissonner !